D’abord connue en tant qu’actrice, Meghan Markle est aujourd’hui mondialement célèbre pour son mariage avec le Prince Harry et leurs rapports tumultueux avec la famille royale britannique. Au cœur de ces conflits se jouent de nombreuses dynamiques de pouvoir, entre discriminations systémiques et devoirs ancestraux. Pour Meghan Markle, c’est une lutte qu’elle mène depuis son enfance et poursuit : le droit à la parole et à la visibilité.
Alors qu’elle n’a que 11 ans, la jeune Meghan voit un spot publicitaire à la télévision. Celui-ci vante une marque de liquide vaisselle, et désigne les personnes concernées par le produit : « Toutes les femmes en Amérique l’adorent ». Indignée, la petite Américaine rédige un courrier argumenté à la marque, leur demandant de changer leur slogan sexiste et d’être plus inclusifs. Le spot publicitaire deviendra : « Tous les gens en Amérique ».
C’est en novembre 2020, dans la tourmente de la crise sanitaire du Covid-19, que Meghan Markle prendra la parole publiquement dans les colonnes du New York Times pour se positionner sur les enjeux sociaux et culturels qui divisent les États-Unis : les enjeux de santé conséquents à la crise sanitaire, la mort de Breonna Taylor, la remise en cause des résultats de l’élection présidentielle américaine, la post-vérité… Avant de s’attarder sur le tabou que demeurent les fausses couches et la honte qui entoure cette épreuve souvent teintée de deuil et d’incompréhension.
Comme l’avaient fait plus tôt Chrissy Teigen et son compagnon John Legend dans un post Instagram, l’actrice recnommée souhaite attirer l’attention sur cette épreuvequi touche une femme sur cinq au cours de son existence. Une volonté de s’exprimer présente dès ses 11 ans, et qu’elle a su conserver avec courage.
Une indépendance revendiquée malgré les difficultés
À l’occasion de sa nomination parmi les 100 personnes les plus influentes du Time, son amie Pryianka Chopra insiste sur sa générosité et son empathie, la présentant comme une personne avec des valeurs humanistes et sociales, qui a permis au monde « empreint de cynisme, de croire à nouveau aux contes de fée ».
Comparée par aigreur et sexisme à sa belle-soeur Kate Middleton, Meghan Markle souffre des critiques virulentes de la presse. Ce dimanche 21 mars 2021, la BBC révélait que le tabloïd The Sun avait même embauché un détective privé pour enquêter sur son intimité dès ses fiançailles avec Harry Windsor. Celui-ci avait même réussi à se procurer le numéro de Sécurité sociale de l’actrice.
Ayant dénoncé les pratiques journalistiques des médias britanniques dans son interview avec Oprah Winfrey, Meghan Markle est soutenue par son époux, qui les tient pour responsables de la mort de sa mère en 1997. Le Prince Harry n’hésite pas à qualifier les médias anglais de « racistes » ou « sectaires » dans une interview avec l’animateur James Corden, Londonien vivant aux États-Unis.
Lorsque le couple a décidé de prendre ses distances avec l’institution royale, les tabloïds britanniques ont pris un malin plaisir à faire porter le chapeau à l’épouse de l’arrière-petit-fils de la reine, surnommant la décision du couple le « Megxit ». Ironique de la présenter comme si manipulatrice lorsque l’on constate son franc-parler, mais peu étonnant de la part des tabloïds conservateurs de vouloir tacler une féministe revendiquée, qui présente son couple comme une union égalitaire.
Mal vus pour avoir critiqué la famille royale et dénoncé le racisme qui pouvait y avoir lieu en période de pandémie, un commentateur d’extrême-droite demande la déchéance de nationalité du couple de Meghan et Harry, ou le tabloïd The Sun les compare, une fois de plus, aux Middleton. Un classique pour Meghan, sans cesse dévalorisée par rapport à sa belle-soeur, Catherine Middleton.
De nouveaux projets à venir
Ils l’ont annoncé le 14 février dernier par le biais d’un porte-parole : le couple attend un second enfant. Depuis un an, leur fondation Archewell, présentée sur leur site comme une association à but non-lucratif, a été lancée, mais a souffert de la situation sanitaire mettant en pause leurs projets créatifs.
Leur slogan est simple et en accord avec les valeurs défendues par Meghan Markle depuis des années : « Compassion in action ». Leur prochain projet correspond à l’air du temps : un podcast visant à donner la parole à d’autres personnes moins reconnues.
Le couple anciennement royal a aussi signé un contrat avec Netflix, dont les aboutissements n’ont pas encore été révélés.
On peut espérer que ces ambitions verront un jour heureux, et feront écho à la tribune de Meghan Markle dans le New York Times : « Are you ok ? We will be ».