Souvent caractérisé d’homme “blessé et résilient”, Joe Biden a été élu 46e Président des Etats-Unis samedi dernier. 48 années de politique ont mené Joe Biden à la Maison Blanche, marquées par des lois importantes pour la lutte contre les violences faites aux femmes, mais entachées par le comportement sexiste du futur président.

Campagne et élection
La campagne de Joe Biden peut se résumer à la reconstruction et à la réunification des États-Unis après les quatres années de Donald Trump à la tête de l’État. Joe Biden souhaite mettre en place des mesures plus inclusives pour les minorités raciales, poursuivre le projet Obamacare, investir dans la transition écologique, etc. Les femmes, bien que représentant une tranche importante de l’électorat démocrate, ne sont presque pas présentes dans les objectifs présentés par l’ancien vice-président.
Pourtant, comme l’état d’Hawaï l’a prouvé avec son plan de relance post-Covid en juin dernier, intégrer le féminisme à l’économie, et plus largement à une politique d’État est possible.
Joe Biden mise sur Kamala Harris, sa colistière, pour convaincre l’électorat féminin et racisé.
Postérieurement à l’élection, une enquête réalisée par Edison Research for the National Election Poll (une entreprise de sondages américaine) met en avant les données démographiques de l’électorat. 56% des femmes ont voté pour Joe Biden. Les femmes racisées ont plus voté pour ce candidat que les femmes blanches. Seulement 43% des femmes blanches ont choisi d’élire Joe Biden, contre 91% des femmes noires.
Face à un candidat ouvertement misogyne tel que Donald Trump, Joe Biden convainc les femmes, mais ne distancie pas son concurrent avec cette tranche de la population.
Carrière et mesures marquantes
Joe Biden débute sa carrière politique dès 1972, à l’âge de 30 ans. Il se présente aux élections du Congrès dans le Delaware et est élu au Sénat sous l’étiquette démocrate. À partir de là, il sera réélu à ce poste à chaque nouveau scrutin : en 1978, 1984, 1990, 1996, 2002 et même en 2008, alors qu’il est élu vice-président aux côtés de Barack Obama.
Durant toutes ces années, Joe Biden a participé activement à la législation américaine. Ses contributions les plus marquantes sont : le Violent Crime Control and Law Enforcement Act de 1994 (aussi connu sous le nom de « Biden Crime Law »), Violence Against Women Act de la même année, le soutien du Patriot Act suite aux attentats du 11 septembre 2001 et le soutien de l’intervention de l’armée américaine en Irak en 2003.
La plupart de ces mesures sont critiquées pour leur durcissement de la justice et leur contribution à l’incarcération massive de minorités raciales.
La loi Violence Against Women Act a permis de mettre en lumière la violence au sein du couple, mais a aussi donné plus de moyens aux autorités pour poursuivre les agresseurs et indemniser les victimes.
Durant sa carrière, Joe Biden s’est présenté plusieurs fois à l’élection présidentielle et aux primaires démocrates. Après sa victoire aux primaires de 2007, Barack Obama fait de Joe Biden son colistier. Ensemble, ils remportent deux élections présidentielles : celles de 2008 et de 2012.
Joe Biden refuse de se positionner en successeur de Barack Obama en 2016 suite au récent décès de son fils.
Comportement misogyne et masculinité toxique
Malgré des démarches de soutien aux femmes victimes de violences, comme lorsqu’il donne la parole à Lady Gaga en 2017, ou avec la loi Violence Against Women Act, Joe Biden est connu pour avoir une attitude sexiste.
En 2019, il est accusé de gestes déplacés par Tara Reade, ancienne assistante parlementaire, et par sept autres femmes. Biden l’aurait touchée de manière inappropriée, posant ses mains sur son cou et ses épaules, jouant avec ses cheveux et la mettant mal à l’aise. Sur les réseaux sociaux de nombreuses vidéos montrent ces gestes déplacés sur des femmes et des jeunes filles.
En 2020, Tara Reade précise ses accusations, et indique que Joe Biden l’aurait agressée sexuellement en 1993 lorsqu’elle travaillait pour lui.
Lors de la campagne présidentielle de 2020, Joe Biden s’est trouvé à plusieurs reprises dans une forme de compétition de violence avec Donald Trump. Plutôt enclin à participer à cet étalage de masculinité toxique, Joe Biden répondait aux provocations de Donald Trump. L’instant médiatique le plus représentatif de cette compétition est le 1er débat pour la présidentielle, qui a eu lieu le 29 septembre dernier à Cleveland, dans l’Ohio.