« Diva », une sculpture qui choque et divise le Brésil

Difficile de passer à côté de cette nouvelle, la photo de Diva a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux ainsi que dans les médias. Il s’agit d’une sculpture rouge de 33 mètres de long et 6 mètres de profondeur représentant Diva, une vulve géante installée sur une montagne de la commune d’Agua Preta au Brésil.

Diva, sculpture
Photo : AFP

Malgré le message fort que véhicule Diva, la sculpture est loin de faire l’unanimité dans un pays déjà divisé entre les tenants du progressisme et ceux de l’ultra-conservatisme. Les réactions au travail de Juliana Notari sont-elles le miroir de la société brésilienne ?

Qui se cache derrière Juliana Notari ?

Juliana Notari, c’est d’abord une artiste et chercheuse dans le domaine de l’art. Elle travaille sur différents supports : vidéos, photographies, dessins, sculptures, performances… Elle a participé à plusieurs expositions nationales et internationales, a reçu des prix, a organisé des résidences artistiques et des œuvres dans des collections publiques et privées.

Son souhait ? Créé des oeuvres qui font face à ses singularités. Les traumatismes, les désirs, les fantasmes et les peurs sont transformés dans des performances, des vidéos, des installations et des objets.

Une de ses dernières oeuvres « Diva » a eu une répercussion internationale. Tout le monde en parle : sa « vulve géante », recouverte de béton et de résine, a nécessité le travail d’une vingtaine de personnes pendant près de onze mois. Inaugurée le 30 décembre 2020, cette pièce cherche à questionner le rapport entre nature et culture dans une société phallocentrique et anthropocentrique. 

Fun fact : l’œuvre fait, par « coïncidence », un mètre de plus que la Crystal Tower, un monument phallique créé par l’artiste Francisco Brennand à Recife.

Diva, une symbolique et un message fort pour le Brésil

Juliana Notari a souhaité mettre en avant le débat sur les questions de genre au Brésil. Selon le communiqué de présentation de l’oeuvre, Diva « souligne les questionnements en suspens dans la poétique de l’artiste, qui depuis 2003, travaille avec l’anatomie féminine et cherche à provoquer une discussion autour des tabous sexuels imposés aux femmes ».

« Avec ‘Diva’, j’utilise l’art pour lancer le dialogue sur les questions traitant des problématiques de genre d’un point de vue féminin », explique l’artiste sur son compte Facebook. « Ces questions sont de plus en plus urgentes ».

Aujourd’hui, la création de telles pièces d’art divise le pays brésilien où le mouvement ultra-conservateur est très présent. On pourrait alors se demander si un homme de stature équivalente représenté nu aurait suscité la même polémique.

Un hommage raté ?

Absolument pas.

Aujourd’hui et plus que jamais, il est important de représenter le corps “féminin” dans sa multitude : vulve, seins, courbes… non pas au travers du regard des hommes mais comment il est réellement. Qu’il soit mince, gros, de couleur ou de forme différente, tout corps mérite d’être mis à l’honneur.

Cette polémique et l’image de la femme véhiculée par les médias tous les jours (même inconsciente) nous rappelle que les stéréotypes sont toujours bien ancrés.

Camille Gatti
Camille Gatti

Militante depuis plus de deux ans dans la lutte féministe, je m’occupe avec Léanne de la communication de Potiches. Notre mission ? Être des cheffe d’orchestres qui appliquent et coordonnent tout ce qui est relié de près et de loin à l’image du média.
Je prête aussi quelque fois ma plume à Potiches pour la rédaction d’articles sur des sujets qui me tiennent à cœur.

À côté de ça, je travaille à Londres dans un domaine qui me passionne depuis toujours : le digital.

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