La poétesse Louise Glück remporte le Nobel de littérature

L’américaine Louise Glück devient la seizième femme à remporter le prix Nobel de littérature mercredi 8 octobre.

Louise Glück, prix Nobel de littérature
Illustration : Nobel Media. Ill. Niklas Elmehed

Après le Nobel de physique attribué à la chercheuse Andrea Ghez et ses homologues masculins Roger Penrose et Reinhard Genzel puis le Nobel de chimie attribué au duo de généticiennes Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, Louise Glück devient la quatrième femme à recevoir le prestigieux prix en 2020. En 2009, année record, il y en avait eu cinq.

« Ses œuvres se caractérisent par un souci de clarté. L’enfance et la vie de famille, la relation étroite avec les parents et les frères et sœurs, est une thématique qui est restée centrale chez elle », a déclaré l’académie.

Ce prix Nobel est une surprise, Louise Glück bien que connue dans le milieu anglophone, ne figurait pas parmi les favoris. Certains de ses poèmes ont cependant été traduits et publiés par la revue Po&sie dès 1985.

Tu vois, ils n’ont pas de jugement.
Alors il est naturel qu’ils se noient,
d’abord la glace les prend
et puis, tout l’hiver, leurs écharpes de laine
flottant derrière eux ils s’enfoncent
jusqu’à se taire enfin ?
Et la mare les soulève dans ses multiples bras noirs.
Mais la mort doit leur venir d’une autre manière,
tout près du commencement.
Comme s’ils avaient toujours été aveugles et sans poids. Aussi
le reste est-il rêvé, la lampe,
la bonne nappe blanche qui couvrait la table,
leurs corps.
Et pourtant ils entendent les noms habituels
comme des leurres glissant sur la mare :
Qu’est-ce que tu attends
rentre, rentre à la maison, perdu
dans les eaux, bleu et permanent. 

Louise Glück, Les enfants noyés, parue dans le n° 34 de Po&sie 1985.

À lire : Louise Glück : une inquiétante familiarité

Née en 1963 à New York, et diplômée de l’université de Columbia, Louise Glück a publié ses premiers poèmes avant l’âge de 20 ans.

Autrice d’une vingtaine de recueils et essais, jamais publiés en français, elle a reçu de grands prix littéraires, tels le Pulitzer pour The Wild Iris (1992), le National Book Award pour Faithful and Virtuous Night en 2014, ou celui du Los Angeles Times, en 2012, pour Poems 1962-2012.

Elle est aujourd’hui professeure d’anglais à l’université de Yale.

L’Académie suédoise a tenu à la récompenser pour sa “voix poétique caractéristique, qui, avec sa beauté austère, rend l’existence individuelle universelle”.

Mahé Cayuela
Mahé Cayuela

Étudiante en journalisme à l’Université du Québec à Montréal, franco-argentine ayant grandi en Turquie je suis passionnée de géopolitique internationale.
Sinon je suis phobique des agrumes, en particulier des citrons.

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