Pour dénoncer l’invisibilisation des femmes dans les médias, une page Wikipédia parodique a été créée pour définir la fameuse « une femme » sans identité qui fait sans cesse la Une des journaux…

« Une femme à la tête de l’Ecole de l’air » (lopinion.fr, 5 juin 2020) « En Dordogne, pour la première fois une femme va devenir maire de Périgueux » (aqui.fr, 28 juin 2020) « Pour la première fois, une femme reçoit le prix Nobel d’économie » (latribune.fr, octobre 2009) « Une marocaine devient le nouveau visage d’Yves Saint-Laurent » (fr.hespress.com, 14 janvier 2020) « Une femme bat un record sur l’Everest » (widermag.com, 17 juin 2019) …
C’est toujours la même rengaine qu’on voit apparaître à la Une des articles dans la presse papier ou sur internet. « Une femme » fait quelque chose de remarquable ou est nommée à un post historiquement masculin, mais son nom n’est jamais directement cité.
De Twitter à Wikipédia, les internautes dénoncent la presse
Le hasthag #unefemme lancé sur Twitter, dénonçait déjà l’invisibilisation des femmes dans les médias, mais aussi leur essentialisation (essentialiser, c’est réduire un individu à une seule de ses dimensions).
Pour aller plus loin et encourager les journalistes et rédactions à nommer dès le titre les femmes sur lesquelles ils/elles écrivent (ce qui est toujours le cas lorsqu’il s’agit d’un homme, bizarrement…), « une femme » a depuis quelques semaines sa propre page Wikipédia. Parodique, elle a été créée par une autrice ou un auteur anonyme dont le pseudo est « Kvardek du ».
On peut lire (entre autres) sur cette page pastiche Wikipédia :
Une femme est une journaliste, dirigeante d’entreprise, chimiste, diplomate, économiste, évêque, rabbin, imam, physicienne, sportive de haut niveau, directrice sportive, pilote de chasse, brasseuse, autrice de bande-dessinée et personnalité politique lituanienne, française, belge, britannique, namibienne, sénégalaise, sud-coréenne, iranienne, japonaise, éthiopienne, suisse, américaine, australienne, marocaine, allemande, suédoise et grecque. Son activité scientifique lui a valu d’être récompensée par cinq prix Nobel de chimie, mais une seule médaille Fields.
Un bel exemple de l’humour se mettant au service du féminisme ; pour que la presse devienne enfin l’étendard de l’égalité des genres qu’elle devrait être.