Précarité menstruelle : 33% des étudiantes ont besoin d’aide pour acheter leurs protections périodiques

33%. C’est le pourcentage d’étudiantes qui ont répondu avoir besoin d’une aide financière afin de s’acheter des protections périodiques. Ce chiffre apparaît dans une enquête menée par trois associations étudiantes et de jeunesse réalisée en 2020. 

Visuel de l'enquête sur la précarité menstruelle
Image : La FAGE, enquête précarité menstruelle, 2020

Ce lundi 8 février, la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes), l’ANESF (Association Nationale des Etudiant⸱e⸱s Sages-Femmes) et l’AFEP (Association Fédérative des Etudiant⸱e⸱s Picto-Charentais⸱e⸱s) ont publié les résultats de leur enquête sur la précarité menstruelle chez les étudiantes. Une étude menée entre le 14 octobre et le 12 décembre 2020. 

Interpellée par une première enquête menée par l’AFEP auprès des étudiantes picto-charentaises fin 2019 et une autre qu’elle a menée avec IPSOS durant le premier confinement sur les jeunes face à la crise, la FAGE a voulu étendre l’étude au niveau national. Cette dernière, diffusée sous forme de questionnaire sur les réseaux sociaux, a été relayée entre autres par des influenceuses, des associations et fédérations étudiantes et des universités. Elle a recueilli 6 518 réponses.

En France, environ 1,7 millions de personnes sont touchées par la précarité menstruelle, qui se définit par la difficulté ou le manque d’accès des personnes menstruées aux protections périodiques par manque de moyens financiers. Un plan de lutte contre la précarité menstruelle de 5 millions d’euros alloués par l’Etat a bien été débloqué. Mais dans ce dernier, les étudiantes apparaissent comme les grandes oubliées

Selon l’enquête, 13% d’entre elles ont déjà dû choisir entre acheter des protections périodiques et un autre produit de première nécessité. En effet, la charge financière de l’achat de protections revient pour 55% d’entre elles. A cela s’ajoutent des dépenses supplémentaires liées à l’achat de médicaments anti-douleur, aux honoraires de consultations, etc. 

Au-delà de l’enjeu économique, l’enquête identifie un enjeu social et sanitaire. Six étudiantes sur dix ont déjà renoncé à aller en cours ou au travail pour raisons médicales liées à leurs règles. De plus, l’utilisation trop longue des protections périodiques, pour en utiliser le moins possible, accroît le risque de choc toxique, qui peut avoir de lourdes conséquences. 

Afin de venir en aide aux personnes menstruées, en attendant de réelles mesures telles que celles mise en place par l’Ecosse, la FAGE et ses associations sur les territoires mettent en place des distributions régulières de protections périodiques. A la suite de cette enquête, elle demande plus de transparence sur la composition des protections de la part des entreprises, ainsi qu’une révision de leurs normes sanitaires et l’interdiction de produits nocifs au niveau français et européen. Elle revendique aussi l’accès gratuit à des protections périodiques, avec l’installation de distributeurs de protections périodiques dans les universités et les lieux publics (comme dans les lycées d’Ile-de-France).

Amandine Bon
Amandine Bon

Etudiante en Management du Sport, je suis très investie dans l'associatif étudiant. Grâce à cela je me suis intéressée à de nombreux sujets, dont le féminisme fait parti. Mon envie d'intégrer une association féministe a grandi et c'est ainsi que j'ai rencontré Potiches !

J’ai toujours été passionnée par la littérature et l'écriture. Bonne vivante, je vois la vie en rose avec mes deux petits félins.

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