Confinement : face aux violences domestiques, le gouvernement réagit enfin

Partout dans le monde, les associations tirent la sonnette d’alarme sur la hausse dramatique des violences intrafamiliales et violences basées sur le genre observées pendant le confinement. Avec une augmentation de plus de 30% des interventions pour cause de violences domestiques, la France n’est pas en reste. 

Les violences domestiques : une hausse alarmante partout dans le monde

Isabel Yordi, experte de la branche européenne de l’OMS, annonce que “Les signalements [pour violences conjugales, ndlr] sont en hausse dans presque tous les pays”. Composée de 53 pays, OMS Europe a enregistré une recrudescence de l’utilisation de services d’urgence dédiés aux violences intrafamiliales pouvant atteindre jusqu’à 60% dans ses Etats membres.

En Russie, les ONG annoncent que le nombre de cas de violences domestiques a été multiplié par 2,5 en à peine un mois.

De l’autre côté du globe, en Argentine, le nombre d’appels de femmes vers des numéros d’urgence a augmenté de 39%. Au Chili, le nombre de plaintes pour violences domestiques dans un quartier cossu de la capitale a explosé : +500%.

Et à Jingzhou en Chine, les violences conjugales ont doublé pendant la mise en quarantaine de la ville.

L’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) estime qu’après 6 mois de confinement, 31 millions de cas supplémentaires de violences basées sur le genre seraient observés.

Marlène Schiappa, Christophe Castaner et Nicole Belloubet lors de l'inauguration de la plateforme de signalement des violences sexistes
Marlène Schiappa, Christophe Castaner et Nicole Belloubet lors de l’inauguration de la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelle – Photo Ministère de l’Intérieur

Violences intrafamiliales en France pendant le confinement : et après ?

Le 26 mars 2020, à peine 10 jours après le début du confinement en France, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, annonce une augmentation de plus de 30% des interventions en zone de gendarmerie pour faits de violences intrafamiliales.

En France, chaque année, au moins 219 000 femmes sont victimes de violences conjugales, un chiffre largement sous-estimé puisqu’il ne tient compte que des violences physiques.

Numéros d’urgence, plateformes d’aide, dispositifs d’alerte dans les pharmacies, points d’accueil dans les supermarchés… La période de confinement a mis sous les projecteurs l’urgence de la lutte contre les violences intrafamiliales et a forcé le gouvernement à réagir.

En plus des dispositifs d’urgence, Marlène Schiappa a confié à la Mission interministérielle pour la protection des femmes (MIPROF) une évaluation des violences pendant la période de crise sanitaire. L’objectif ? Mesurer l’impact des violences et les prévenir en fournissant à la secrétaire d’Etat une liste de recommandations d’ici juillet.
En espérant que cette mission d’évaluation représentera un réel engagement politique et financier et ne sera pas une nouvelle déception, comme l’a été le rapport du grenelle sur les violences conjugales, paru en novembre dernier.

Mathilde
Mathilde
Féministe depuis toujours je m'engage depuis plusieurs années dans différentes associations et collectifs. J'aime la couleur menthe, le Gin to', décorer ma maison et rire très fort à mes propres blagues. J'écris des papiers pour aborder des sujets de société qui me tiennent à cœur, faire des déclarations d'amour ou pousser un bon coup de gueule ! ☀️♎ ↗️♉ 🌑♎

Les derniers articles

Inscris-toi à la newsletter !

Sur le même sujet...