Vendredi 18 septembre, Meufer et l’association Meufs Meufs Meufs ont porté plainte.
Après seulement trois mois d’existence, notre petit média tout neuf et tout plein d’espoir se retrouve confronté à la dure réalité du genre humain. Ce fut pour nous une vague qui ravageait tout sur son passage. La peur, la rage, la tristesse, tout nous a envahi le jour où nous avons décidé d’arrêter la machine infernale. Jusqu’à ce vendredi matin où la tempête s’est calmée.
C’est assez étrange quand on y pense. C’est une fois la plainte déposée que nos esprits se sont apaisés et qu’on a pu entrevoir l’avenir sous un autre jour. Une chape de plomb s’est soulevée de nos épaules et nous avons pu reprendre notre souffle. Cette lettre, ces quelques mots, cet acte, nous a libéré. Il est fort possible, après tout, que ce qui nous faisait peur, c’était de rester murées dans le silence. Il a fallu faire un premier pas pour se donner l’occasion de véritablement avancer.
Nous avons crié, communiqué, échangé, pleuré, expliqué. Et nous nous sommes surtout rassemblées. A des kilomètres chacunes des autres, un vrai mouvement s’est construit. Chacune d’entre nous s’est soudée aux autres. Nos mains se sont liées et c’est ensemble, entre soeurs, que nous avons levé le pied et marqué le sol de notre détermination. Nous remercions toutes celles qui nous ont soutenu et ont relayé notre parole. Nous n’étions plus seules grâce à vous.
Si pour certains se relever est inutile, Meufer, lui, pense l’inverse. Ce n’est pas le genou au sol qu’il s’écrasera complètement. Cet événement est le premier mais ne sera certainement pas le dernier. Nous l’avons dit, nous ferons des erreurs. Cependant, c’est en en prenant conscience et en les acceptant que nous pourrons nous approprier nos propres expériences. Fort de sa future résurrection Meufer sera encore plus libre qu’il ne l’était. Ses luttes, ses espoirs, ses aspirations, ses fantômes et ses ennemis nourrirons un média nouveau-né qui apprend de ses chutes et de ses cicatrices. Plus inclusif, plus adelphe, plus féministe, notre média ne cessera de vous étonner par sa capacité à s’adapter et à continuellement se renouveler.
C’est la tête haute que nous vous regardons aujourd’hui droit dans les yeux.
Nous sommes fières.
Nous sommes déterminées.
Nous sommes fortes.
Nous sommes des femmes.