Dans un documentaire narré par Aïssa Maïga, Élise Baudouin et Ariel Wizman font un tour d’horizon du féminisme des temps modernes, entre stars mondiales, historiennes et instagrameuses. Diffusé sur Arte, Pop féminisme, des militantes aux icônes pop illustre et interroge les différentes mouvances féministes à travers le monde. Les messages de ses nouveaux symboles sont analysés : appropriation des corps et des sexualités, glamourisation, et empowerment.

Un féminisme croissant chez les stars de la musique
Aujourd’hui, des musiques passent au rang d’hymnes féministes dans les cortèges des manifestations. Ce documentaire revient sur les origines de ce phénomène : les messages d’empowerment dans les musiques des femmes apparaissent dans les années 1980 et 1990.

Les premières artistes à populariser le Girl Power, comme Madonna ou les Spice Girls, ont entamé un mouvement qui finira par détrôner l’hymne bien connu du Mouvement de Libération des Femmes (MLF). On manifeste à présent en chantant Balance ton quoi d’Angèle, ou Run the World de Beyoncé.
Florence Montreynaud, militante de ce collectif et historienne fait d’ailleurs plusieurs interventions très réjouissantes à propos des manifestations récentes.
Une interrogation de la glamourisation du féminisme
Pop féminisme questionne la popularisation du féminisme, notamment avec son appropriation par la société de consommation. Le féminisme devient à la mode, il faut en porter les valeurs (littéralement, avec le T-shirt à message de Maria Grazia Chiuri pour Dior).

Par ailleurs, le féminisme est aussi glamourisé par de nouvelles icônes, qui prônent l’acceptation de soi, du corps, et du plaisir sexuel. On notera par exemple Lizzo ou Emily Ratajkowski qui se battent pour ne pas être résumées à leur corps. Elles revendiquent le droit d’être entendues, tout autant que le droit de disposer de leur corps comme bon leur semble.

En librairie et sur Instagram, de nouvelles pop féministes
Le documentaire met en lumière des personnalités, moins connues que les grandes stars internationales mais pas moins cruciales au mouvement.
On parle donc de Roxane Gay et de son oeuvre Bad Feminist, qui propose un manifeste du féminisme intersectionnel. On parle aussi de Chimamanda Ngozi Adichie, écrivaine nigériane dont l’un des discours a été emprunté par Beyoncé dans son titre Flawless.
Enfin, certains comptes Instagram féministes français sont mis en lumière. À travers l’intervention de Dora Moutot, du compte @tasjoui, et de Julia Pietri, compte @gangduclito, le portrait du militantisme en ligne se dessine, à travers une toute petite fenêtre. Malheureusement, la présentation des pop féministes d’Instagram est très réductrice, et met en avant ces deux comptes dont les créatrices ont tenu à plusieurs reprises des propos transphobes.

Pour un féminisme intersectionnel et représentatif de nos valeurs, voici une liste non-exhaustive de pop-féministes respectueuses de toutes :
- @memespourcoolkidsfeministes, géré par Anna Toumazoff
- @irenevrose, géré par Irene
- @aggressivelytrans, géré par Lexie
- @tetonsmarrons
- @ca_va_saigner
- le collectif @noustoutesorg
Pop féminisme, des militantes aux icônes pop est disponible gratuitement en replay sur le site d’Arte.