Présentée par Marina Foïs à l’Olympia ce vendredi, la 46e cérémonie des César va récompenser le “meilleur” du cinéma français pour l’année 2020. Cette année, elle fait face à de grands enjeux après le bousculement des habitudes inégalitaires de l’Académie et l’élection de nouveaux dirigeants. Les Potiches présentent leurs coups de cœur et les pépites féministes de la sélection.
Cette année, les œuvres qui dominent la cérémonie sont Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret, avec 13 nominations, suivie de près par Adieu les cons d’Albert Dupontel et Été 85 de François Ozon, avec respectivement 12 nominations.

Quelle place pour les voix des femmes ?
La parité n’est toujours pas au rendez-vous, avec une seule femme, Caroline Vignal, nommée dans la catégorie du « meilleur film » pour Antoinette dans les Cévennes. Idem pour la « meilleure réalisation », avec Maïwenn, pour son film ADN. On déplore également l’absence de films réalisés par des femmes dans la catégorie “meilleur film étranger”. Du côté des premiers films, deux cinéastes aux voix fort différentes sont parmi les nommées : Maimouna Doucouré pour Mignonnes et Manele Labidi pour Un Divan à Tunis.
Les films nommés mettent cependant en scène de forts personnages féminins. Que ce soit La Fille au Bracelet, La Bonne épouse, ou encore Adieu les cons, des femmes fortes, en pleine émancipation et recherche de soi sont mises en avant.
Dans la même veine, mais cette fois avec des personnes bien réelles, Adolescentes de Sébastien Lifshitz est nommé dans 6 catégories (dont celles du “meilleur film” et du “meilleur documentaire”).
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Quels coups de cœur pour les Potiches ?
Mignonnes de Maïmouna Doucouré
Ce film met en scène Aminata, dite Amy, une jeune fille de banlieue, qui rencontre un groupe de danseuses appelé “Les Mignonnes”. Au sein de ce groupe, elle se découvre tout en étant en proie à la sexualisation des jeunes filles induite par les réseaux sociaux et la société qui l’entoure.
Pour son premier film, Maïmouna Doucouré démontre avec sensibilité les injonctions dans différents bords de la société, de la famille traditionaliste au groupe de copines hyper-sexualisées.
Adolescentes de Sébastien Lifshitz
Après avoir dépeint les seniors dans Les Invisibles ou plus récemment exploré l’enfance dans Petite Fille, Sébastien Lifshitz se concentre ici sur l’adolescence. En suivant deux jeunes filles de leurs 13 à 18 ans, il démontre leur épanouissement, leurs doutes, leurs joies et leurs peines.
Avec des moments de vie touchants, Adolescentes illustre aussi notre société et notre histoire à toutes.
Adieu les Cons d’Albert Dupontel
Un récit plein de poésie, touchant dans son absurdité, qui dénonce les règles implacables de notre monde. Un énième long-métrage d’Albert Dupontel qui encore une fois sait taper là où ça fait mal. Des péripéties extravagantes, une esthétique poussée à l’outrance et Virginie Efira qui brille par son interprétation d’une mère à la recherche de son enfant. Ce film est une belle ode à l’échapée(-belle) et un au revoir au cynisme de notre quotidien.
Après de récents changements au sein de l’Académie des César, les nouveaux co-président·es, Eric Toledano et Virginie Cayla, font un pas vers les réclamations des professionnels et des collectifs féministes. Bien que l’on assiste à une meilleure représentation des femmes à l’écran, au sein de la profession, la parité a encore bien du chemin à parcourir.