Les 26 et 27 septembre prochains se tiendra aux Ateliers du Vent à Rennes la deuxième édition de Dangereuses lectrices, un festival de littérature féministe. Cette année, l’événement est organisé autour de la thématique « Manger ! ». Après une première édition prometteuse en 2019, « Sorcières ! », le Comité de Lecture Intersectionnel et Turbulent (CLIT), association de loi 1901, porte une nouvelle fois ce festival breton, malgré le contexte sanitaire particulier.
À l’origine de cet événement, sept amies qui se sont rencontrées en pratiquant le roller derby. « Nous avons trouvé que le sport avait perdu un peu son esprit militant, et nous avions envie d’autre chose. Nous aimons les livres et le féminisme, pourquoi pas un festival littéraire féministe ! Il n’y avait pas beaucoup d’autres rendez-vous sur ces sujets, il y avait une place à prendre ! » expliquent-elles. Elles sont rejointes par une trentaine de bénévoles durant les deux jours de festival.

« Manger ! »
Cette année, toutes les interventions tourneront autour du thème « Manger ! ». Pourquoi ce choix qui, à première vue, ne semble pas avoir de rapport avec la lutte féministe?
Manger c’est central dans la vie, et comme toutes les aires de la vie, nous y ressentons le poids du patriarcat qui police les corps des femmes et leurs régimes alimentaires, tout en leur demandant de jouir du plaisir de la gastronomie, surtout en France.
« Manger c’est central dans la vie, et comme toutes les aires de la vie, nous y ressentons le poids du patriarcat qui police les corps des femmes et leurs régimes alimentaires, tout en leur demandant de jouir du plaisir de la gastronomie, surtout en France. Ces contradictions énormes, nous les ressentons tellement au quotidien que nous parvenons presque à les oublier, à les intérioriser. » répondent les organisatrices.
Elles poursuivent : « Nous avions envie d’interroger ça, et en même temps de réunir les gens autour d’un thème fédérateur, universel et fun ! C’est un peu l’esprit du festival, nous avons envie d’y attirer tous les publics, militants ou pas. L’idée c’est de passer un bon moment tout en réfléchissant. Et si possible d’en sortir un peu plus féministe ! ».
Des intervenantes choisies avec soin
Pour aborder ce sujet, les intervenantes ne sont pas laissées au hasard. Il sera notamment possible d’assister cette année à une table ronde en compagnie de Gabrielle Deydier, Daria Marx, Eva Perez-Bello, Mademoiselle Caroline et Mathou ; de participer à l’enregistrement d’un épisode du podcast Kiffe ta race aux côtés de Grace Ly et Rokhaya Diallo ; ainsi que de profiter d’une lecture performée par Camille Cornu, Élodie Petit et Étaïnn Zwer du collectif RER Q. « La programmation se fait en commun, l’idée c’est de choisir des ouvrages féministes, revendiqués comme tels, sur la thématique choisie. Nous bénéficions bien sûr des bons conseils de notre libraire préférée, Solveig Touzé de la libraire La Nuit des Temps [NDLR: une librairie rennaise mettant en avant les ouvrages concernant le féminisme, les communautés LGBT+, l’environnement, l’anti-racisme etc.]. Évidemment, nous privilégions des autrices qui sont à l’aise avec l’idée de venir dans un rendez-vous militant. » précisent les programmatrices. S’ajoutent à ces activités des ateliers, des projections, des expositions, des rencontres, etc. Une programmation diversifiée qui saura ravir un large public.
La majorité du festival se fait à entrée et prix libres, à l’exception de quelques ateliers qui sont payants. La jauge de public étant réduite à cause du règlement sanitaire en vigueur, il est conseillé d’arriver sur place en avance. En effet, lors de la première édition, pas loin de 1.300 personnes se sont rendues à l’événement sur deux jours.
Des nouveautés ?
« Cette année, la nouveauté ce sera surtout une restauration légère sur place (évidemment avec un thème pareil) et une garderie, assurée par des hommes bénévoles ! » rapportent les créatrices du festival. Et bien évidemment les nouvelles règles sanitaires : le port du masque est obligatoire ; des points de distribution de gel hydro-alcoolique sont mis en place ; un plan de circulation afin d’éviter les croisements de population, etc. « Notre espoir c’est surtout que tout se passe bien malgré le contexte sanitaire ! Et puis que comme l’an dernier, chacun.e reparte avec des idées de lecture et du grain à moudre. » concluent les organisatrices de Dangereuses lectrices.
Retrouvez toutes les informations sur le site de Dangereuses lectrices et sur la page Facebook du festival.