SEO Lesbienne

Petit point lexique pour les geeks et les moins geeks 

Le SEO, qu’est-ce que c’est ?
Le SEO, de son vrai nom « Search Engine Optimization » signifie en français « Optimisation pour les moteurs de recherches ». Le SEO désigne donc l’ensemble des techniques utilisées pour améliorer la position d’un site web sur les pages de résultats des moteurs de recherches. 

Chacune d’entre vous s’est déjà (ou devrait le faire !) auto-cherchée sur un moteur de recherche. Vous le connaissez, ce moment un peu égotique, un peu voyeur, où l’on tape son prénom puis sur nom sur Google, comme ça, histoire de voir les informations qui remontent. Car l’internet est plein de surprises, et surtout, sa mémoire est infinie : voilà qu’apparaissent une vieille photographie Facebook, une mention Instagram un peu gênante, ou plus improbable, un Prezi mis en ligne pour un exposé travaillé huit ans plus tôt.

C’est une évidence désormais : les géants du référencement ont une emprise sur nous par ce qu’ils disent de nous. 

Alors, imaginez, vous vous posez des questions sur votre sexualité, vous vous demandez si peut-être ce ne serait pas les filles votre « truc ». Et un peu naïvement, un peu frénétiquement, vous vous dites : qu’est-ce que l’internet a à me dire là-dessus ? Puis-je trouver en ligne des témoignages, des confessions, des conseils ? 

Alors vous l’écrivez ce petit mot, ces neuf lettres : « l.e.s.b.i.e.n.n.e ». Et là : une horde de sites pornographiques. Pas du porno pour les lesbiennes non-non : du porno pour les hommes hétérosexuels dont le fantasme ultime se résume à regarder deux femmes ensemble. Les blogs inclusifs, les articles sur l’homosexualité, les vidéos enrichissantes arrivent en deuxième page, ce mouroir de Google.

Le mouvement #SEOLesbienne s’attaque à ce parasitage. Avec l’aide d’expertes du web, il travaille à faire changer le référencement du mot « lesbienne ». Ce mouvement a été lancé par la jeune cyberactiviste Fanchon. Comme elle le dit très bien dans une interview à Komitid :

Le mot lesbienne mérite d’être défini par les personnes qui le sont et non celles qui l’utilisent à des fins commerciales.

Car le nouveau dictionnaire de la société, c’est bien Google : si un terme pâtit d’une mauvaise définition en ligne, il sera plus difficilement repris positivement par les internautes et citoyennes. Fanchon le déplore : « Il y a encore beaucoup de femmes « homosexuelles » qui rechignent à s’appeler lesbienne. » Avec le renfort de Lesbians Who Tech et Compter Girls, le mouvement #SEOLesbienne a commencé ses actions d’amélioration du référencement.  Le problème est moins saillant sur d’autres moteurs de recherche comme Ecosia, mais malheureusement, c’est encore Google qui génère la quasi-totalité du trafic en ligne

La création du mouvement #SEOLesbienne permet aussi de s’attaquer à une autre problématique, professionnelle cette fois : les métiers de la tech sont principalement des métiers masculins. Façon Big Bang Theory : les geeks sont majoritairement des gars. Les algorithmes sont donc pensés par et pour les hommes : « Les sphères de la tech sont très majoritairement des corpus d’hommes qui parlent des hommes et de ce qu’ils aiment. Les ingénieurs, ceux qui créent les algorithmes, ont des biais comportementaux sexistes et lesbophobes. C’est la faute d’un système patriarcal dans lequel les images attachées aux femmes sont plus sexualisées. Et a fortiori sur Internet. On est à l’intersectionnalité des discriminations car nous sommes minorées à la fois en tant que femmes et en tant que lesbienne », explique Fanchon dans une interview pour Stratégies

Alors à toi, meuf qui a des compétences en référencement, en développement, en marketing : n’hésite pas à contacter #SEOLesbienne car faire bouger les lignes (de code) de Google n’est pas chose aisée !

Clem L.
Clem L.
Préfète auto-proclamée de Slytherpuff depuis 92

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