Des attentats de Charlie Hebdo en 2015, à celui de Conflans vendredi 16 octobre 2020, un sujet fait couler beaucoup d’encre en France et à l’international : les représentations du prophète « Mahomet ».

Loin du débat sur la liberté d’expression, le droit ou non de le dessiner ou de le caricaturer, la question du prénom du prophète de l’islam fait polémique. Doit-on dire « Mahomet » « Mohammed » ou « Muhammad » ?
Origine
En arabe, « Muhammad » signifie « le digne de louanges », « le béni » ; « Mahomet » en revanche serait un dérivé de « ma houmid » et signifierait l’inverse de « Muhammad » : l’indigne de louange.
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La première traduction en langue occidentale du Coran, effectuée au XIIe siècle, est intitulée Lex Mahumet pseudoprophete (« Loi du pseudo-prophète Mahumet »)
À partir du moyen âge, on utilise donc en France la forme dérivée « Mahomet ». Cette erreur viendrait d’une mauvaise compréhension de l’arabe. Il faut attendre le XIXe siècle et les études orientalistes pour que se répande « Mohamed » ou « Mohammed ». Cette nouvelle forme, plus exacte, ne supplantera jamais la première.
Noureddine Aoussat critique les traductions en langues romanes (Maometto en italien, Mahoma en espagnol, Maomé en portugais) dans son ouvrage Le vrai visage du prophète Mohammed.
Journalistes, personnages politiques et personnalités publiques continuent donc d’utiliser le prénom “Mahomet” lorsqu’il est question du prophète.
Cette forme considérée comme fautive pour beaucoup de personnes musulmanes est cependant utilisée par d’autres.
Dans un souci de neutralité, il est recommandé, en tant que personne non musulmane et non concernée, d’utiliser les prénoms « Muhammad » ou Mohammed ».