Entre le XVIIIème siècle et le XXème siècle, la démocratie s’approfondit en Europe et en France. Les droits sociaux et les politiques fondamentales évoluent. Paradoxalement, ces approfondissements du droit se fondent sur une inégalité entre les hommes et les femmes. Ces distinctions législatives se retrouvent également dans les fondements de notre société : les hommes ont le droit de travailler et participent à la vie politique alors que les femmes sont cantonnées aux tâches ménagères et à la vie de famille.
La société française du XVIIIème siècle
Quelques figures viennent cependant contester cette inégalité. Olympe de Gouge écrit en 1791 La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, participant par ses textes au combat révolutionnaire avec d’autres femmes. À travers cette déclaration, elle montre que le caractère « universel » de La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est adressé uniquement aux hommes et exclut donc la moitié de l’humanité.

De l’autre côté, beaucoup d’hommes se battent pour que ces inégalités envers les femmes soient conservées. Un certain Marquis de Condorcet – membre de l’Assemblée constituante à la même époque que notre chère Olympe – pense que les femmes naissent avec les mêmes droits que les hommes et les perdent ensuite. Leur nature ne leur permettrait apparemment pas d’affronter la vie politique (ndlr. : sacré Marquis, encore un fin penseur).
Ainsi, les femmes se retrouvent légalement exclues de la démocratie. En 1793, on leur interdit les clubs politique et en 1795, les rassemblements de plus de cinq femmes dans la rue.
Au début du XIXème, les femmes subissent une oppression spécifique en raison de leur sexe, elles sont totalement opprimées par ces réglementations et exclues de la vie publique.
C’est dans ces conditions que le mouvement féministe prend ses racines et va voir naître plusieurs vagues – métaphore utilisée pour qualifier les temporalités de mobilisations féministes – visant à donner aux femmes des droits au sein d’une société sexiste.
Les différentes vagues féministes
On reconnaît actuellement 3 vagues dans le mouvement féministe :
- Féminisme de la 1ère vague : deuxième moitié du 19ème siècle jusqu’à 1930 avec l’émergence de mouvements transnationaux qui se fondent autour des droits civils et des droits politiques.
- Féminisme de la 2ème vague : de 1960 à 1980, centré sur la liberté de disposer de son corps, de la dénonciation du sexisme dans un discours particulièrement marqué par le marxisme.
- Féminisme de la 3ème vague : de 1990 à 2000 marqué par les questions de genres, la question queer, le post-colonialisme et l’émergence du web comme outil de prise de parole.
Il est fait mention d’un féminisme de la 4ème vague de 2012 à aujourd’hui avec l’utilisation massive du web et des réseaux sociaux pour libérer la parole des femmes et sortir de la culture du viol. Cette vague étant « en cours » il est difficile d’attester d’un véritable mouvement aujourd’hui.
Dans notre petit coin histoire, nous vous présentons l’histoire de ces différentes vague qui s’entremêle avec la conjecture historique de chaque époque. Dans ce voyage au cœur du féminisme, vous rencontrerez les temps forts du mouvement, ses échecs, ses figures marquantes… Bonne découverte.
Bibliographie
FRAISSE Geneviève, Hubertine Auclert : Pionnière du féminisme, 2007
CHAPERON Sylvie, Les années Beauvoir (1945-1970), 2000
Documentaire : Michèle Dominici, Les Suffragettes, ni paillassons, ni prostituées