Le terme “travailleuses du sexe” (TDS) est apparu dans notre pays lors de la création du STRASS en mars 2009 : le syndicat du travail sexuel en France. L’objectif de sa création était d’élargir le terme de “prostituée” et surtout de casser une certaine vision de la prostitution comme étant de l’exploitation.

Alors c’est quoi être TDS ?
Se définir travailleuse du sexe pour certaines, c’est à dire “putes”, c’est accepter des relations sexuelles tarifées. Pour d’autres c’est un échange d’argent, ou autre, contre un service sexuel, d’un point de vue marchand.
Entrent donc dans la catégorie TDS les personnes qui font du strip-tease, des échanges érotiques en ligne/par webcam et les “escort” (accompagnement sexuel).
Un contrat écrit, conscient, choisi et consenti donnant lieu à une quelconque rémunération contre n’importe quel service sexuel, est donc considéré comme un travail du sexe.
De fait, les actrices pornographiques font donc partie des TDS, plus étiquetées comme faisant partie d’une “industrie du sexe”.
Qu’en dit la loi ?
La loi du 13 avril 2016 qui pénalise les clients et vise à “renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées” semble, d’après les paroles de TDS, stigmatiser encore plus ce statut. La France autorise le fait de se prostituer, mais interdit de recourir à une prostituée… Autant accepter l’ouverture d’une boulangerie sans permettre l’accès à la farine !
Le confinement de huit semaines et la crise sanitaire actuelle accentuent la précarité de ces travailleuses.
Une place à la parole des TDS est enfin visible dans les médias pour s’emparer d’une problématique essentielle.
Cette réalité partage encore au sein des courants féministes…
Est-ce un travail choisi ou imposé ?
Certaines y voient la fatalité d’une suite de conditionnements, d’un réseau de proxénétisme, de discriminations institutionnelles, de traumatismes et/ou de violences intrafamiliales et refusent de considérer le travail du sexe comme un travail : il s’agit d’un viol ; le libre-arbitre de la personne est biaisé par ces facteurs.
Celles qui suivent ce courant de pensée sont appelées les abolitionnistes ou “abolos” en référence à l’esclavage.
A l’inverse, d’autres estiment que choisir ce travail peut être fait en toute conscience et sans pression physique, émotionnelle, financière ou autre. Ainsi, les conditions de travail des TDS doivent être respectées comme celles de n’importe quelle travailleuse en termes de santé, de prévention, de sécurité, bref, de droits.
Bien entendu, les points de vue ne sont pas aussi binaires dans la réalité et chacune peut essayer de se faire son idée. Pour cela, je vous renvoie à un documentaire audio qui permet d’avoir une vision multiple racontée de l’intérieur du TDS, ainsi que le compte Instagram @tapotepute.